La métacognition : quézako?
Les fondements de la métacognition, ses applications pratiques, et son rôle dans le développement personnel et académique
FACILITER LES APPRENTISSAGES
Karine Lesur, psychopédagogue


Qu'est-ce que la métacognition ?
La métacognition est un concept clé en psychologie cognitive et en éducation, qui a été introduit par John H. Flavell dans les années 1970. Il le définit comme la capacité de comprendre, de surveiller et de réguler ses propres processus cognitifs.
La métacognition se divise en deux dimensions principales :
- Connaissances métacognitives : Cela inclut ce que l’on sait sur ses propres capacités, forces et faiblesses, et sur ses stratégies d'apprentissage
- Compétences métacognitives : Cela implique la planification, la surveillance et l'évaluation de ses propres performances cognitives. Savoir quelles stratégies utiliser pour accomplir une tâche, savoir quand et pourquoi appliquer une stratégie donnée, savoir changer de stratégie si nécessaire, savoir évaluer si une stratégie a été efficace pour l'atteinte de son objectif...
Pourquoi la métacognition est-elle importante ?
Actuellement, la recherche s'intéresse de près aux bénéfices de la métacognition dans les apprentissages et plusieurs études montrent qu'elle améliore les performances académiques.
De plus, en développant notre capacité à réfléchir sur nos pensées et nos actions, nous renforçons non seulement notre apprentissage, mais aussi notre autonomie.
Par ailleurs, la métacognition est également bénéfique au niveau socio-émotionnel :
Être conscient de ses pensées et de ses émotions aide à mieux gérer le stress, à prendre des décisions éclairées et à développer une plus grande résilience face aux défis.
La métacognition joue un rôle dans la gestion des pensées négatives et des schémas de comportement. On peut ainsi apprendre à identifier et à reconfigurer des pensées automatiques qui nuisent à notre bien-être.
Comment développer la métacognition ?
Bien se connaître, prendre le temps de réfléchir à ses actions et à leurs résultats est essentiel. Pendant la réalisation d'une tâche, il est également utile de s’arrêter pour vérifier son avancement, afin de de corriger le cap si nécessaire.
Voici différences pistes pour développer la métacognition :
Développer la connaissance de soi : forces et lacunes
Développer les connaissances sur le fonctionnement cérébral pour mieux les utiliser
Établir des objectifs clairs et élaborer un plan pour les atteindre
Evaluer les options disponibles et choisir la meilleure stratégie pour résoudre un problème
Ajuster sa stratégie si nécessaire en cours de réalisation de la tâche
Tirer parti des feedbacks donnés par autrui
Faire preuve de créativité, de flexibilité, d'esprit critique
Cultiver la persévérance
Evaluer l'atteinte ou non des objectifs, en tirer une leçon en terme de stratégie, revisiter le rôle de l'erreur
Travailler les situations de transfert (capacité de mobiliser des connaissances, des compétences ou des stratégies acquises dans un contexte spécifique pour les appliquer dans un autre.)
Quelle utilisation en psychopédagogie ?
En psychopédagogie, la métacognition est largement utilisée :
outils pour comprendre le fonctionnement du cerveau (plasticité cérébrale, fonctions exécutives, etc...)
analyse de ses processus de pensée et de ses stratégies
place de l'erreur dans le processus d'apprentissage
outils pour assurer une autorégulation de son activité cognitive : comment me concentrer, comment réfléchir avant d’agir en comprenant ce qu’est l’inhibition cognitive, comment faire preuve de flexibilité, prendre conscience des pièges rencontrés dans toutes sortes de situations-problèmes...
etc...
L'objectif en psychopédagogie étant de "reprendre les commandes" dans les apprentissages, la métacognition en est un outil essentiel.