La psychopédagogie : quels outils?
La neuroéducation
Les neurosciences fournissent des données clés sur le fonctionnement cérébral. Elles permettent d'appréhender les approches pédagogiques existantes avec un regard averti, renseignant sur leur adéquation avec le fonctionnement du cerveau humain. Ainsi, la pédagogie Montessori , vieille de plus d'un siècle, a notamment été validée par les neurosciences.
Les résultats des recherches donnent également des bases scientifiques pour guider les pratiques éducatives afin d'optimiser les apprentissages.
Voici quelques notions issues des neurosciences que la psychopédagogie utilise :
- la plasticité cérébrale
- les mécanismes de l'attention et de la mémorisation
- le rôle essentiel des fonctions exécutives (contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, mémoire de travail...)
- le circuit de la récompense et son rôle dans la motivation
- le cerveau prédictif et le rôle de l'erreur
- le rôle des émotions et du stress dans les apprentissages...
Dans un accompagnement psychopédagogique, ces concepts sont abordés avec les jeunes en fonction de leur âge et selon deux axes :
1) il s'agira d'abord de comprendre comment son cerveau fonctionne pour en devenir le pilote : c'est ce qu'on appelle la métacognition.
2) on cherchera ensuite à optimiser les stratégies et à trouver des outils personnalisés, le but étant de développer l'autorégulation et l'autonomie dans les apprentissages.
La psychologie positive
La recherche a montré que les compétences psychosociales (CPS) sont un des déterminants majeurs de la santé (physique), du bien-être (psychique), mais aussi de la réussite scolaire.
On peut définir les CPS comme la capacité à s'adapter aux exigences de la vie, tout en maintenant un état de bien-être mental. Elles sont également connues sous le nom de soft kills.
Selon l’OMS, elles sont organisées en trois grandes familles :
1) Les compétences émotionnelles : conscience de soi, gestion du stress et des émotions.
2) Les compétences sociales : empathie, communication efficace, relations interpersonnelles.
3) Les compétences cognitives : connaissance de soi, pensée critique, prise de décision.
Pour développer les CPS, les outils issus de la psychologie positive ont fait leurs preuves : forces de caractère, stratégies de régulation des émotions, communication non violente (CNV)...
Qu'est-ce que la psychologie positive ? C'est une branche à part entière de la psychologie qui étudie les composantes du fonctionnement optimal de l'être humain. On pourrait également l'appeler psychologie des ressources. Si on fait le parallèle entre la médecine et la psychologie, la psychologie positive serait l'équivalent de la médecine préventive.
Ainsi, la psychopédagogie ne cherche pas uniquement à améliorer la réussite scolaire, mais aussi à accompagner les jeunes dans le développement de leurs CPS pour leur permettre de s'adapter aux situations complexes qu’ils rencontreront tout au long de leur vie.
La ludopédagogie
La ludopédagogie est la pédagogie par le jeu. Largement utilisée à l'école maternelle avec les plus jeunes, elle l'est beaucoup moins au fil de la scolarité, et cela est bien dommage.
En quoi est-elle un outil efficace en psychopédagogie, quel que soit l'âge ?
Le jeu, intimement lié au plaisir qu’il procure et à la motivation qu’il suscite, permet aux enfants de prendre confiance dans leur potentiel, dans une situation où ils n’ont pas peur d’échouer.
Dans un jeu, on apprend par l’action : essayer, échouer, recommencer, réussir.
Enfin, la situation de jeu est idéale pour tester et analyser ses stratégies personnelles, s'inspirer de celles des autres, et donc développer les compétences métacognitives.
Ainsi, lors d'un accompagnement en psychopédagogie, on utilise des jeux spécifiques pour travailler :
l'attention
la mémorisation
les fonctions exécutives (inhibition, flexibilité, mémoire de travail)
la régulation des émotions et du stress
la confiance en soi
les relations sociales...
