Le rôle crucial des Fonctions Exécutives

Les fonctions exécutives jouent un rôle crucial dans la gestion des comportements et dans la réussite des apprentissages. Ce sont des capacités cognitives supérieures qui commandent et coordonnent toutes les autres fonctions cérébrales  ; c'est pourquoi on peut les comparer à un chef d'orchestre du cerveau. Comprendre leur fonctionnement et leur influence est essentiel pour promouvoir un développement optimal chez les jeunes.

Qu’est-ce que les fonctions exécutives ?

Les fonctions exécutives regroupent un ensemble de processus cognitifs complexes situés principalement dans le cortex préfrontal du cerveau. Elles incluent trois compétences clés :

1. La mémoire de travail : Elle permet de retenir et de manipuler des informations temporairement, par exemple pour réaliser une opération mathématique ou suivre des instructions.

2. Le contrôle inhibiteur : Cette compétence aide à résister aux distractions, à réfréner des réactions impulsives et à se concentrer sur une tâche.

3. La flexibilité cognitive : Elle permet de s’adapter à des situations nouvelles ou de changer de stratégie face à un problème.

Les fonctions exécutives interviennent très peu dans les situations automatisées. Au contraire, elles sont requises chaque fois que le sujet doit faire face à une situation nouvelle ou résoudre un problème, prendre une décision...

Rôle des fonctions exécutives dans les apprentissages

Les FE sont impliquées dans tous les domaines tant cognitifs que socio-émotionnels et sont indispensables aux apprentissages scolaires fondamentaux.

Des études (Moffit et al. 2011, Diamond 2015) ont montré qu’elles sont un prédicteur des compétences en lecture et en mathématiques, et qu’elles seraient plus prédictives de la réussite scolaire que le QI.

Toutes les activités pédagogiques, quelle que soit la discipline, engagent à la fois des processus cognitifs spécifiques à cette activité et des processus transversaux qui régulent ces derniers, et qui relèvent des FE.

Voici quelques exemples illustrant leur rôle dans les apprentissages :

• Lecture et écriture : La mémoire de travail intervient dans la compréhension de textes, tandis que le contrôle inhibiteur aide à se concentrer malgré les distractions.

• Mathématiques : La résolution de problèmes nécessite de manipuler plusieurs éléments en même temps, faisant appel à la mémoire de travail et à la flexibilité cognitive.

• Organisation : Les élèves doivent planifier leurs devoirs, gérer leur temps et prioriser les tâches, des compétences régies par les fonctions exécutives.

Dès lors, certaines difficultés ou erreurs peuvent être expliquées par un manque de compétences dans la discipline concernée, mais d’autres peuvent résulter d’un dysfonctionnement plus global des FE.

Un bon développement des FE soutient donc les apprentissages dans les différents domaines, et inversement, des dysfonctionnements au niveau des FE peuvent affecter lourdement ces mêmes apprentissages. Par ailleurs, on notera que les enfants touchés par les troubles des apprentissages (dys, TDAH, TSA) sont souvent sujets à des difficultés exécutives, ce qui constitue pour eux une double peine.

Impact sur le comportement et la vie quotidienne

Les fonctions exécutives influencent également le comportement. Elles permettent de réguler les émotions, de prendre des décisions rationnelles et d’interagir de manière appropriée avec les autres. Un contrôle inhibiteur déficient peut, par exemple, entraîner des éclats de colère ou des comportements impulsifs.

Soutenir le développement des fonctions exécutives

Les fonctions exécutives peuvent être renforcées grâce à des activités spécifiques et à un environnement adapté :

• Jeux et activités structurées : beaucoup de jeux font intervenir les FE, que les enfants exercent donc sans en avoir conscience. Bien sélectionnés, ils sont un excellent support d'entraînement des FE. Attention toutefois à bien rentrer dans une démarche métacognitive, essentielle pour qu'un transfert ait lieu dans d'autres situations (lire article sur la métacognition)

• Entraînement à la pleine conscience : Les exercices de méditation et de respiration aident à améliorer le contrôle inhibiteur et la régulation émotionnelle.

• Adaptations pédagogiques : Des stratégies comme le fractionnement des tâches ou l’utilisation d’outils mémoriels peuvent compenser des déficits temporaires ou permanents.

Conclusion

Les fonctions exécutives sont une base essentielle du développement, influençant aussi bien les apprentissages que le comportement. En reconnaissant leur importance et en mettant en place des stratégies pour les développer, il est possible d’améliorer significativement les capacités cognitives et sociales de chaque individu.

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